D’après le dernier rapport de l’OCDE et de la FAO, publié hier, la production agricole mondiale devrait s’accroître de 1,5 % par an en moyenne pendant la décennie à venir, contre 2,1 % de 2003 à 2012. Cette tendance s’explique, selon le même rapport par le manque de superficies agricoles supplémentaires et la hausse des coûts de production sont, auxquels s’ajoute l’aggravation des contraintes de ressources et des pressions exercées sur l’environnement. Toutefois, le rapport indique que l’approvisionnement en matières premières agricoles devrait suivre le rythme de la demande mondiale. prévoient que les prix des produits végétaux et des produits animaux resteront supérieurs aux moyennes antérieures historiques à moyen terme, sous l’effet combiné du ralentissement de la croissance de la production et de la hausse de la demande, biocarburants compris.
Le rapport révèle, par ailleurs, que le secteur agricole obéit désormais davantage au marché, alors qu’il était auparavant soumis aux politiques gouvernementales des pays industrialisés conduisant les prix à des niveaux très faibles. « Cette nouvelle configuration offre aux pays en développement des possibilités d’investissement et des avantages économiques importants, compte tenu de la hausse de leur demande de produits alimentaires, du potentiel de croissance de leur production et de leurs avantages comparatifs sur de nombreux marchés mondiaux », explique le rapport. Néanmoins, les déficits de production, la volatilité des prix et les perturbations des échanges continuent de menacer la sécurité alimentaire mondiale. Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO avertissent que « tant que les stocks alimentaires demeurent à un faible niveau dans les grands pays producteurs et consommateurs, le risque de volatilité des prix est amplifié. Une sécheresse de grande ampleur comme celle de 2012, conjuguée à des stocks réduits, pourrait faire augmenter les prix mondiaux de 15 % à 40 % ».
Selon Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, quia présentait le rapport à Pékin, « les perspectives de l’agriculture mondiale sont relativement bonnes en raison d’une tendance haussière de la demande et des échanges, ainsi que des prix élevés. Néanmoins, ces perspectives positives sont conditionnées par la poursuite de la reprise économique. Si nous ne parvenons pas à faire redémarrer l’économie mondiale, l’investissement dans l’agriculture et la croissance du secteur en pâtiront et la sécurité alimentaire risque alors d’être compromise ». Tout est donc entre les mains des gouvernements qui doivent trouver des solutions à cette déprime économique qui frappe partout. Des circonstances favorables existent comme l’a détaillé Jose Graziano da Silva, Directeur général de la FAO: « le niveau élevé des prix alimentaires incite à accroître la production et nous devons tout mettre en œuvre pour nous assurer que les agriculteurs pauvres en tirent profit. N’oublions pas que 70 % des victimes de l’insécurité alimentaire dans le monde vivent dans les zones rurales des pays en développement et qu’il s’agit en grande partie de petits paysans pratiquant une agriculture de subsistance ».
Conseil de l’OCDE: « Les autorités publiques devront investir dans l’agriculture pour encourager l’innovation, accroître la productivité et renforcer l’intégration aux chaînes de valeur mondiales ».